[can.francais] objectifs de la loi 101

lamy@ai.utoronto.ca (Jean-Francois Lamy) (01/11/89)

Mon principal malaise avec la loi 101 est qu'elle passe a cote' de ses
objectifs. Si l'ide'e est de promouvoir un Que'bec ou` on travaille, vit et
prospe`re en Franc,ais, alors il m'apparai^t saugrenu que les petites et
moyennes entreprises ne soient affecte'es par les dispositions de'clarant le
Franc,ais langue de travail.  Une tre`s grande partie du capital commercial
est encore entre les mains d'anglophones ou d'immigrants assimile's a la
communaute' anglophone (ce n'est que depuis 15 ans que ce n'est plus "mal vu"
pour les francophones de se salir en affaires).  Ca donne d'innombrables
situations ou le contremai^tre parle anglais a ses 3 ou 4 employes
francophones et ses 2 ou 3 employe's recemment immigre's.  Quelle langue
pensez-vous que les immigre's chercheront a` apprendre?

La culture francophone est morte ailleurs en Amerique parce qu'il n'y avait
pas d'argent a faire en Francais et peu de moyens pour les francophones de
changer cette situation (les Que'be'cois qui sont partis en Nouvelle
Angleterre fuyaient la pauvrete' apre`s plusieurs mauvaises re'coltes et un
pays apparemment sans avenir; ils n'avaient pas de traditions commerciales non
plus).  Le Que'bec a encore la masse critique requise pour que les e'conomies
locales puissent tourner en franc,ais et c'est a cette condition que sa
culture survivra.

Anecdote: mon fre`re est l'un des 2 comptables francophones d'un cabinet de
Montre'al qui en compte 75.  C'e'tait la premie`re fois que ce cabinet se
sentait le besoin d'aller interviewer des candidats sortant des universite's
francophone.  Le vent tourne, tout doucement, mais ca prendra des gens avec
autrement plus de leadership (surprise, un mot anglais) que M. Bourassa pour
donner de l'ampleur au mouvement...

Jean-Francois Lamy               lamy@ai.utoronto.ca, uunet!ai.utoronto.ca!lamy
AI Group, Department of Computer Science, University of Toronto, Canada M5S 1A4