[can.francais] 2 titres accrocheurs

derome@ai.toronto.edu (Philippe Derome) (07/11/89)

Critique-sommaire de deux livres, -- c'est un peu long.
Le premier livre est celui de Jean-Paul Marchand intitule',
<<Maudits Anglais, lettre ouverte aux Que'be'cois d'un franco-Ontarien
indigne'>>, le second e'tant de Pierre Bourgault,
<<Moi, je m'en souviens>>

Jean-Paul Marchand a e'te' professeur a` Winnipeg, et est assez peu
connu au Que'bec. Il n'accepte pas les plaintes des anglophones
au Canada sur le <<proble`me>> de l'affichage au Que'bec.

Il argumente que les Canadiens-francais hors Que'bec ont e'te'
outrageusement le'se's dans leur histoire alors que les Anglo-Que'be'cois
ont e'te' choye's et continuent de l'e^tre. 
La`-dessus, il est e'loquent.

M. Marchand pre'sente surtout des faits d'histoire sur le francais
hors Quebec.
Les rares fois ou` il pre'sente des opinions qui sembleraient
contreverse'es, et c'est assez crucial, c'est pour affirmer que le
jugement de la Cour Supre^me sur la Loi 101 fut politique et fut
une erreur puisqu'il pre'tend que la liberte' d'opinion ne va pas jusqu'a`
la langue dans l'affichage commercial. Certains ont longuement de'battu
la`-dessus et le feront sans doute encore mais la Cour a juge'...

En conclusion, il propose une re'vision a` la Constitution qui permettrait
une situation plus profitable a` la dualite' linguistique canadienne.
Etant donne' l'importance qu'il accorderait au francais dans le Canada,
ce genre de projet m'apparai^t irre'alisable.
Le Que'bec, selon ses de'sirs aurait sa propre constitution et aurait
tous les droits pour appliquer le francais dans cette province, plus
qu'avec la loi 101, inde'pendance culturelle, sur les communications et
l'immigration.

A vous de le lire pour plus de de'tails  c'est chez Stanke'.


Quand au livre de Bourgault, on en connait bien l'auteur.
C'est un pionnier du mouvement se'paratiste ou inde'pendantiste
(utilisez votre adjectif favori) au Que'bec. Il est reconnu pour ses
qualite's d'orateur et pour avoir e'te' un politicien qui ne veut
pas faire de compromis. Il anime maintenant une e'mission a` Radio-Canada
le samedi apre`s-midi (sauf l'e'te'). Il donne aussi des cours en
journalisme a` l'UQAM et pre'fe`re maintenant se contenter d'observer
la politique qu'a` s'y impliquer directement.
Il retrace l'histoire du mouvement de l'inde'pendance. Il retrace la fusion
des partis inde'pendantistes dans le Parti Que'be'cois en 68, puis les
progre`s et e'checs du PQ en politique.

Son titre est assez e'vocateur apre`s le livre de Le'vesque <<Attendez
que je m'en rappelle>> puisqu'il lui met les points sur les i a' ce
Rene' Le'vesque qu'il reproche d'avoir manque' d'intelligence politique
pour ne pas avoir suffisament promu l'ide'e l'inde'pendance et avoir
accepte' l'e'tapisme a` la Claude Morin. Il rapporte des anecdotes
et des analyses savoureuses sur ce qui s'est passe' dans les dernie`res
vingt anne'es. Il n'a peu de respect pour Trudeau, si ce n'est une
intelligence certaine, et n'en montre absolument aucun pour Ryan,
<<l'homme politique le plus de'gueulasse qu'il ait connu>>.


Il montre clairement ses opinions et les de'fend pluto^t bien. Il veut
d'un Que'bec inde'pendant et espe`re que la jeune ge'ne'ration en croira
la ne'cessite'. L'essence de son argumentation consiste a` ceci: les
Que'be'cois (pris dans le sens de Que'be'cois francophones) sont
minoritaires en Ame'rique. En devenant une entite', ils deviennent
majoritaires. Ils le sont d'une certaine manie`re avec l'Assemble'e
Nationale, mais pas suffisamment. Il apparait ne'cessaire d'avoir
l'inde'pendance puisque les Que'be'cois, e'tant une communaute'
distincte, doivent vivre en tant que tels, c'est-a`-dire maitres
chez eux. Le fe'de'ralisme ne leur donne pas assez de pouvoir,
comme on l'a conteste' lors des querelles linguistiques. L'ide'al
intuitivement pour toute nation est de pouvoir vivre en prenant soi-meme
les de'cisions qui affectent sa collectivite', c'est-a`-dire, exercer
son inde'pendance.

Ce livre est e'galement publie' chez Stanke'.

Philippe Derome

dave@lsuc.on.ca (David Sherman) (07/11/89)

Dans l'article <89Jul10.175027edt.10400@neat.ai.toronto.edu> derome@ai.toronto.edu (Philippe Derome) e'crit:
>Critique-sommaire de deux livres, -- c'est un peu long.

Merci.  Je n'ai pas le temps de lire des livres en franc,ais;
je lis trop lentement.  Sans le sommaire, j'aurais rien.
Exc,usez mon francais, je sais qu'il y a beaucoup d'erreurs.
(Veuillez me corriger -- ainsi puis-je apprendre.  Je n'ai
pas de dictionnaire ici maintenant.)

>Les rares fois ou` il pre'sente des opinions qui sembleraient
>contreverse'es, et c'est assez crucial, c'est pour affirmer que le
>jugement de la Cour Supre^me sur la Loi 101 fut politique et fut
>une erreur puisqu'il pre'tend que la liberte' d'opinion ne va pas jusqu'a`
>la langue dans l'affichage commercial.

Y a-t-il de jugement de cour en cas politique que n'est pas
jugement politique?  Le droit n'est pas la logique; en plusieurs
de'cisions de cour, et bien sur dans la Cour Supre^me, on ne
peut pas dire qu'un de'cision est <<correcte>> or <<en erreur>>.

On a croye', quand on a introduit la Chartre des Droits,
qu'on donne le pouvoir a` la Cour Supre^me de faire des
de'cisions <<legales>>, c'est-a`-dire, que la loi a des
solutions a` des questions politiques.  Mais, si la question
est question politique, la solution ne se trouve pas dans la
loi.  La solution est politique aussi.  On a transfere' de
pouvoir du Parliament aux juges; ce n'est pas necessairement
mal, mais ce ne transforme pas tous les questions politiques
en questions le'gaux.  Le proble`me d'affichage aux Que'bec
est surtout question politique.

>A vous de le lire pour plus de de'tails  c'est chez Stanke'.

Un nom tre`s francophone pour la publication de tels
livres se'pe'ratistes. :-) :-)


>Quand au livre de Bourgault ...  <<Moi, je m'en souviens>> ...
>Son titre est assez e'vocateur apre`s le livre de Le'vesque <<Attendez
>que je m'en rappelle>>

Ce n'est pas un re'fe'rence a ce qu'on trouve aux voitures
que'be'coises?
	    Quebec
	    JKH 376
	Je me souviens
C'est-a`-dire, que la vie en Que'bec il y a N ans e'tait
mieux (je ne sais pas le valeur de N)?

>	 L'essence de son argumentation consiste a` ceci: les
>Que'be'cois (pris dans le sens de Que'be'cois francophones) sont
>minoritaires en Ame'rique. En devenant une entite', ils deviennent
>majoritaires. Ils le sont d'une certaine manie`re avec l'Assemble'e
>Nationale, mais pas suffisamment. Il apparait ne'cessaire d'avoir
>l'inde'pendance puisque les Que'be'cois, e'tant une communaute'
>distincte, doivent vivre en tant que tels, c'est-a`-dire maitres
>chez eux. Le fe'de'ralisme ne leur donne pas assez de pouvoir,
>comme on l'a conteste' lors des querelles linguistiques. L'ide'al
>intuitivement pour toute nation est de pouvoir vivre en prenant soi-meme
>les de'cisions qui affectent sa collectivite', c'est-a`-dire, exercer
>son inde'pendance.

Je comprends.... mais qu'est-ce que serait le Canada sans le Que'bec?

Si les quebecois ne sont pas <<maitres chez eux>>, les ontariens
ne le sont pas aussi, ni les habitants de l'Ile Prince-Edward.
On espe`re que le Canada, c'est plus qu'une collection des provinces.
C'est mieux pour tous qu'on soit un pays, pas deux (ou trois ou quatre).

David Sherman
-- 
Moderator, mail.yiddish
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